Une culture vivante est une culture qui lutte. Il est certain que le processus dit de « désenchevêtrement » des tâches entre canton et communes n’a pas apporté les résultats escomptés dans une gestion simple de la question culturelle à Genève. La subtile dichotomie introduite entre compétences « conjointes » et compétences « exclusives » ajoute une incertitude supplémentaire – et inutile – dans un domaine déjà complexe où on peine vraiment à distinguer les rôles de chacun.e.

La culture lutte, donc, et elle a raison de le faire. Et cela n’est pas nouveau. A Genève, longtemps, la culture a fait figure de patate chaude que les un.e.s et les autres se renvoient. Il manque clairement une vision partagée et concertée. Il manque aussi, peut-être, une volonté.

Il faut aussi dire que la culture est multiple. C’est son essence même. Elle se décompose en un infini dégradé de couleurs. Polysémique et insaisissable, la culture ne se définit pas facilement. Qu’à cela ne tienne, elle existe et a aujourd’hui besoin de la reconnaissance qu’elle mérite. Il est encore trop présent ce discours manichéen qui veut remiser la culture au dernier rang des préoccupations politiques. Comme si on pouvait s’en passer. Comme si elle était superflue…