Initiative populaire cantonale constitutionnelle

Prises de positions des candidat-e-s au Conseil d’Etat genevois pour la législature 2018-2023 présent-e-s au débat du lundi 26 février 2018 organisé à l’Opéra des Nations

Pierre GAUTHIER

Pierre GAUTHIER
Liste n°10 – LA LISTE POUR GENÈVE

Je suis en faveur de l’initiative bien que je n’aie aucune illusion sur son effet car sa formulation est molle. Promouvoir, encourager ou consulter ne sont pas des verbes contraignants. Les deux seules nouveautés sont la garantie de la diversité de l’accessibilité et de l’enseignement de la culture et la coordination de la politique culturelle par le canton. Ma première action sera donc de définir ce qu’est une politique culturelle intégrant la diversité des pratiques – où sont les poètes, les sculpteurs, les musiciens, les écrivains, les techniciens et les autres métiers de la culture ? – et ma deuxième sera de faire en sorte que l’on considère l’artiste comme un travailleur dont l’utilité sociale n’est ni plus ni moins importante que celle d’un plombier, d’un informaticien ou d’un policier.

Je trouve détestable que la loi sur la répartition des tâches entre canton et communes ait été votée par le parlement, à la quasi unanimité, alors que les représentants des milieux culturels ou d’une partie de ceux-ci – le RAAC et aujourd’hui «la Culture Lutte» sont-ils représentatifs de l’ensemble? – n’ont même pas été consultés. L’unanimité est souvent suspecte en politique, là, elle est honteuse!

La répartition qui donne au canton la diffusion de la culture et aux communes la tâche de financer la création reste nébuleuse et pose le problème de la cohérence. 45 communes ce sont 45 politiques culturelles différentes et 45 esprits de clochers potentiels. Quelle est la clé de répartition de l’effort quand le public s’affranchit des limites de sa commune pour fréquenter théâtre, musée, cinéma ou salle de concert ? Enfin, le prestige ou le « stratégique » ne peuvent pas être les seuls critères définissant une politique culturelle.
Première mesure: définir clairement une politique culturelle cantonale, nommer une instance de coordination représentative et subséquemment établir des «ponts régionaux» France-Vaud-Genève.

Deuxième mesure: considérer la culture comme un domaine professionnel dont les travailleurs doivent être au bénéfice d’un véritable statut et dont les filières diversifiées doivent être complètes de la formation jusqu’à la retraite en passant par l’activité professionnelle.

Troisième mesure: faire intégrer dans toute nouvelle construction des locaux à destination culturelle (répétitions, ateliers, etc.)

Enfin, faire jouer nos relais politiques à Berne pour que la RTS, notamment, relance des productions qui engagent des artistes locaux, pas seulement pour des «seconds rôles» derrière des «vedettes» françaises ou belges.

Pierre GAUTHIER

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