Initiative populaire cantonale constitutionnelle

Prises de positions des candidat-e-s au Conseil d’Etat genevois pour la législature 2018-2023 présent-e-s au débat du lundi 26 février 2018 organisé à l’Opéra des Nations

Luc BARTHASSAT

Luc BARTHASSAT
Liste n°5 – PLR-PDC-ENTENTE

La présente législature aura connu des avancées majeures dans le domaine de la culture et le canton a parfaitement assumé ses responsabilités, ce dont je me réjouis. Les travaux de la Nouvelle comédie ont démarré et ouvrent de nouvelles perspectives dans le quartier des Eaux-Vives autour de la future gare du Léman express, et la rénovation du Théâtre de Carouge a été plébiscitée.

Le défi de la nouvelle législature sera celui des moyens que nous souhaitons allouer à nos institutions phare, et il ne faut pas se le cacher, il s’agira de les doter des budgets nécessaires à la hauteur de leurs ambitions.

Dans un contexte économique difficile, où les investissements publics se font moins généreux et où la culture est souvent la première victime, les entreprises dé-pendent pourtant plus que jamais de l’innovation créative. Il est donc essentiel de poursuivre un travail de réflexion sur la culture, celle-ci ayant un rôle aussi à jouer dans la sortie de crise. L’investissement culturel, public comme privé, constitue un levier pour ce faire. N’oublions pas que l’économie créative et culturelle à Genève – dans son ensemble (archi / musique / design / art / presse…) représente selon les estimations de 2011 un peu plus des 6% des 321’227 emplois ce qui correspond à un peu plus de 15’000 emplois (ETP) pour notre canton.

Les artistes sont en quelque sorte des citoyens militants qui partagent leur créativité, bousculent les frontières entre l’espace privé et l’espace public et jouent un rôle grandissant dans la cité.

L’artiste Banksy, connu pour ces fresques murales, a ainsi attiré de nombreux touristes et amateurs d’art dans des lieux improbables (Bristol / Londres…) et plus récemment, et bien plus modestement l’intervention de Aya Tarek, jeune street artist égyptienne dont l’intervention sur un mur des Pâquis, ici à Genève a été largement saluée.
La culture participe à la transformation de notre canton. Pour l’économie multi-culturelle genevoise, le potentiel culturel constitue une plus-value considérable en terme d’attractivité De plus, l’idée qu’une exposition, un film, une pièce de théâtre, un concert, une lecture puisse augmenter la réflexivité de l’individu est tout sauf absurde. Dans notre monde interconnecté, où tous les individus doivent interagir en permanences tout en ayant des références socio-culturelle variées et diverses, la culture poussent à cette réflexion du vivre ensemble. Ainsi l’ensemble de la société est concernée.

J’appelle de mes vœux le renforcement du rôle des collectivités publiques en matière de culture dans la Constitution genevoise et félicite les initiant de leur démarche. En revanche, s’agissant du co-finance-ment et pour des raisons de cohérence, je m’en distancie, considérant indispensable que soit la Ville soit le Canton qui assume l’entière responsabilité financière des institutions qui leur sont confiées, selon les principes de répartition entériné par la déclaration conjointe entre la Ville et l’Etat de Genève. Qu’elle soit, qu’elle soit financée par la ville, par les communes ou l’Etat, la culture n’a pas de frontière.

Mais l’action des collectivités publiques ne doit pas s’arrêter à financer les « pertes » des spectacles produits dans nos institutions culturelles, elles doivent appuyer une promotion efficace de la programmation. Je reviens ici avec ma proposition de mettre sur pied un « guichet unique » où l’on retrouve toute l’offre culturelle genevoise, encore trop clairsemée. L’offre culturelle doit être également présentée comme un atout touristique tel que le jet d’eau ou le jardin anglais. Accentuer la promotion aura un effet bénéfique sur les recettes des spectacles.

Luc BARTHASSAT

Les autres prises de positions