Initiative populaire cantonale constitutionnelle

Prises de positions des candidat-e-s au Conseil d’Etat genevois pour la législature 2018-2023 présent-e-s au débat du lundi 26 février 2018 organisé à l’Opéra des Nations

Alexandre DE SENARCLENS

Alexandre DE SENARCLENS
Liste n°5 – PLR-PDC-ENTENTE

L’initiative pour une politique culturelle cohérente à Genève propose deux innovations par rapport à la Constitution genevoise actuelle, à savoir inscrire dans la constitution (i) l’obligation de coordination et (ii) le développement d’une stratégie de cofinancement par le canton. Or, la loi sur la Culture et la loi sur la répartition des tâches («LRT») prévoient d’ores et déjà ces deux objectifs. Ainsi, cette initiative aurait pour seul effet de faire remonter au niveau constitutionnel ce qui figure dans la loi.

Cela étant, cette initiative a le grand mérite de mettre en lumières les craintes justifiées des acteurs culturelles du canton, tant la Ville de Genève et que le Canton n’ont aucune vision dans ce domaine et naviguent à vue.

Et pourtant… la loi sur la culture demande au Conseil d’Etat de définir les grandes orientations de sa politique culturelle. La LRT réaffirme cette ambition et renforce la demande de concertation avec la com-mission consultative de la culture et avec les communes. Hélas: le Conseil d’Etat ne l’a pas respectée. En quatre ans, ni la Ville ni le Canton n’ont été capables d’écrire les premières lignes de ces «grandes orientations». La faute n’en revient pas à des lois insuffisamment précises, mais à l’incompétence ou le désintérêt des personnes chargées de les mettre en œuvre.
Cette initiative révèle utilement combien les autorités chargées d’appliquer les lois s’en sont jusqu’ici peu souciées. Combien nos « ministres » de la culture peinent, non seulement à définir une politique, mais aussi, plus prosaïquement, à gérer les affaires courantes. Pourtant, il y aurait tant à dire et à faire : Grand Théâtre, Nouvelle Comédie, Cité de la Musique, gouvernance inutilement politisée de trop nombreuses institutions, saupoudrage sans choix et sans vision…

En résumé, je pense que c’est au nouveau Conseil d’Etat de répondre aux obligations légales pour déterminer une véritable stratégie et une coordination de la politique culturelle à Genève. Les outils légaux sont là, il convient d’élire main-tenant des responsables politiques qui veulent la mettre en place et s’investir dans ce domaine.

Alexandre DE SENARCLENS

Les autres prises de positions